Ils sont jeunes, leur société aussi, et déjà ils révolutionnent le milieu chirurgical avec des dispositifs médicaux à base de collagène. Retour sur un parcours exceptionnel.
Tout est parti de la rencontre entre un professeur et ses élèves. Sylvain Picot et Patricia Forest, alors élèves ingénieurs biochimistes, rencontrent le Docteur Christian Gagnieu, enseignant chercheur à l’INSA de Lyon. Motivé par l’envie de créer une entreprise destinée à aider les chirurgiens, cet expert des biomatériaux en général et du collagène en particulier s’associe avec les deux jeunes diplômés dès 2003. Hébergés dans un premier temps chez l’incubateur de sociétés innovantes Crealys, ils déposent leur premier brevet en 2004 et lancent Biom’Up en 2005. Pendant les deux premières années, la jeune société travaille à la fabrication de collagène (servant entre autre à la fabrication de prothèses et d’implants) pour le compte de tiers. Deux années au cours desquelles la société va bénéficier de l’accompagnement Novacité. « On nous a ouvert les portes d’un véritable réseau d’experts. Bien sûr, nous avons travaillé sur les aspects financiers mais notre conseiller nous a surtout aidé à réfléchir le modèle économique et donc la stratégie de l’entreprise », explique Sylvain Picot, co-fondateur de Biom’up.
Cette révision de stratégie va ouvrir des perspectives aussi innovantes qu’ambitieuses. Deux brevets à base de collagène sont homologués CE en 2008 : Matri™bone, un substitut osseux qui permet à l’os de se régénérer, utilisé en chirurgie orthopédique, maxillo-faciale, dentaire... et Cova™, une membrane de prévention capable d’isoler les organes pour guider leur cicatrisation, évitant ainsi les adhérences en chirurgie cardiaque, digestive, gynécologique et même orthopédique. « Nous avions à cœur de proposer des solutions performantes et nouvelles, facilitant le travail des chirurgiens et améliorant le soin du patient », raconte l’ingénieur biochimiste. Jusqu’alors, deux types de solutions pour isoler les organes existaient sur le marché : le Gore-Tex, résistant mais non assimilable par l’organisme, et des produits résorbables mais trop fragiles. Conjuguer la solidité de l’un et le caractère résorbable des autres tout en répondant aux contraintes imposées par la chirurgie par cœlioscopie, le défi était de taille. Lancé en 2007, Biom’Up le relève à la fin de l’année suivante. Mais à quel prix ! Poursuivre la recherche sur des produits innovants, réaliser des études cliniques, obtenir les homologations, embaucher des ingénieurs et des chercheurs, mais aussi recruter une force de vente a nécessité plusieurs levées de fonds. « Développer une activité dans le dispositif médical coûte cher et notre actionnariat est certes dilué. Mais nous avons 8 actionnaires très investis et une société qui a levé plus de 11 millions d’euros ! », précise Sylvain Picot.
Cette année a été charnière. La force commerciale s’est vue étoffée et un nouveau produit hémostatique est né. A base de collagène également, HémoSnow a la propriété d’arrêter les saignements diffus. Quant à la membrane Cova™, elle a obtenu, il y a 18 mois, une première homologation FDA (Food and Drug Administration) aux Etats-Unis. Une commercialisation Outre-Atlantique plus que prometteuse pour l’entreprise qui, en un an, a doublé son chiffre d’affaires (1,6 M€).
+ sur www.biomup.com
Claire Blanchard
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