Ils rendent les voyages en ascenseur moins ennuyeux ; Thomas Sabatier et Matthieu Ferber ont créé le média ascenseur, un mixte d’informations pratiques et de publicité. Et ils continuent à diversifier leur offre. Interview.
Six ans après sa création, comment se porte Publisens ?
Depuis quatre ans, nous avons atteint notre rythme de croisière sur notre offre de média concept dans les ascenseurs. Notre support, dont le contenu est actualisé 40 semaines par an et mixe informations pratiques et culturelles à de la publicité, est installé dans près de 400 cabines d’immeubles de bureaux et de parking lyonnais. Après les galères du début liées à notre positionnement sur les marchés difficiles de l’immobilier professionnel et de la publicité, nous nous focalisons depuis 2008 sur la progression de notre chiffre d’affaires, qui s’élevait à près de 300 000 euros en 2011. Très vite, nous avons dû faire un choix : soit nous implanter dans d’autres villes françaises, soit diversifier notre service. Nous avons opté pour la deuxième solution en lançant notre offre de sapin de Noël puis, deux ans plus tard, de covering d’ascenseur. Cette année, nous débutons une activité de création graphique qui, à moyen terme, devrait devenir notre principale source de revenus.
Pourquoi avez-vous fait le choix de la diversification plutôt que celui de dupliquer votre savoir-faire en media concept dans d’autres villes ?
Notre expérience lyonnaise nous a montré que le monde de l’immobilier d’entreprise reste obscure, il est difficile d’identifier les propriétaires. En plus, le marché de la publicité souffre dans le contexte actuel. Nous avons donc opté pour la diversification en se basant sur notre savoir-faire et notre réseau, au lieu de recommencer à zéro ailleurs et de repartir dans des galères. Une implantation dans une ville coûte également de l’argent. À ce jour, nous ne voulons pas ouvrir notre capital. On préfère avoir un petit chez soi qu’un grand chez les autres ! On sait qu’un jour ou l’autre, la question se posera de façon obligatoire. Soit on continue de grossir et on explose, soit on se regroupe avec d’autres petites structures et on poursuit l’aventure.
Avec le recul, quel regard portez vous sur votre démarche de création d’entreprise ?
Mon ambition n’a jamais été de m’enrichir même si aujourd’hui je n’ai pas à me plaindre. En revanche, je suis fier de créer des emplois, de participer à l’économie locale, d’être toujours là après six ans… Le bilan me paraît positif. En revanche, qu’est-ce que c’est dur au quotidien pour une entreprise innovante de services, avec un produit non brevetable. Nous devons nous battre pour montrer que l’on existe. Je pense que l’innovation technologique intéresse plus les financiers, les structures et les réseaux d’aides. Elle se positionne sur des marchés moins concurrentiels que les PME de services. Pourtant, nous sommes aussi innovants que les autres, même plus ! Nous ne nous reposons pas sur une idée unique. Nous créons et imaginons de nouvelles offres régulièrement.
Que vous a apporté la labellisation Novacité ?
Tant que nous étions labellisés Novacité, nous prenions le temps de nous poser, de réfléchir. Novacité nous offrait une parenthèse de réflexion que nous n’avons pas su conserver par la suite. Aujourd’hui, ces moments là sont rares, trop rares. On effectue les choses sans penser au lendemain, on ne se projette plus suffisamment dans le futur.
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