Avec son entreprise, Woonoz, il a révolutionné la façon d’apprendre et de retenir les connaissances. Il s’attaque aujourd’hui aux fautes d’orthographe. L’interview de Pascal Hostachy, président de Woonoz.
Quel a été l’événement le plus important dans la croissance de Woonoz ?
Trois mois après la création de Woonoz, nous avons rectifié le tir et revu notre business modèle. Le constat était sans appel : le grand public ne souhaitant pas acheter un logiciel à compléter soi-même, nous avons passé notre solution d’apprentissage et de mémorisation Woonoz en téléchargement gratuit. Et nous nous sommes repositionnés sur le marché des professionnels. Notre R&D a mis au point une plateforme rodée et adaptée aux PME : un moteur d’ancrage mémoriel unique au monde basé sur le e-learning et vendu sous une licence annuelle. Ce modèle économique nous assure un matelas de revenu et une récurrence de rendement. Autre étape importante, le lancement en janvier 2010 du projet Voltaire. Il s’agit d’une solution numérique de remise à niveau en orthographe pour adultes, qui donne lieux à une certification, sur le même principe que le TOEIC en anglais.
Avec le recul, que vous ont apporté l’accompagnement Novacité et la distinction Novad’Or ?
Dans les deux cas, une motivation supplémentaire. Les conseillers Novacité font avancer en pointant les lacunes de notre projet. Une remise en question salvatrice qui nous a incités à travailler les bons points au bon moment. D’où la nécessité de ne pas partir seul dans l’aventure de la création d’entreprise. Une labellisation Novacité, c’est aussi une belle carte de visite et un gage de sérieux et de durabilité auprès de nos prospects. Un sentiment renforcé par l’obtention du Novad’Or.
Six ans après la création de Woonoz, quel regard portez-vous sur votre parcours de créateur ?
C’est une énorme prise de risque qui demande d’être costaud sur le plan personnel. Quand on se lance dans l’aventure, il faut avoir conscience que son couple peut exploser car la création exige un investissement humain colossal. Cela ne fait que deux ans que je ne travaille plus les week-ends… hormis une petite heure par jour pour consulter mes mails. Un moment donné, il est important de reprendre pied. La famille et votre entourage veulent bien consentir à des efforts pendant un moment mais pas durant toute une vie. Les premières années, l’accompagnement de Créalys et de Novacité aide à rendre un peu plus serein, à limiter la casse.
Commet envisagez-vous l’avenir ?
Nous avons effectué en juin un tour de table. Evolem a investi un million d’euros dans la société. Cette levée de fonds n’est pas une démarche proactive. Mais quand Evolem nous a approché, nous avons le pris le temps d’imaginer ce que nous pourrions faire avec un tel investissement : développement commercial, recrutement, promotion, communication… Il faut savoir saisir les opportunités.
Nous allons l’an prochain déployer le projet Voltaire au Québec en nous appuyant sur un distributeur local spécialisé dans l’éducation interactive en réseau. En France, notre priorité reste la promotion du projet et de la certification Voltaire auprès des entreprises. Dans les tuyaux, également, la création d’un club des utilisateurs de la plateforme Woonoz où chacun pourra confronter ses pratiques. Avec cet outil, nous obtiendrons ainsi des retours « terrain » formalisés qui orienteront ensuite notre R&D.
Propos recueillis par Vincent Feuillet
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