Lever des fonds n’est jamais un acte anodin. C’est un peu le « j’y vais mais j’ai peur » de l’entrepreneur. Sans une once de méthode et une dose de rigueur, l’issue risque d’être contre-productive. Alors… mode d’emploi !
Développer une idée ou un prototype, lancer une nouvelle activité, envisager un rachat, croître à l’international… des ambitions qu’une entreprise peut rarement autofinancer. Pour assurer un financement stable de sa croissance, le dirigeant se voit parfois obligé de recourir à une levée de fonds. Une étape délicate dont l’objectif réside à récolter du cash en émettant des titres et en les vendant à des individus extérieurs. Le produit de la vente est alors affecté au capital de la société et sert au développement. Cette opération, également appelée augmentation de capital, requiert du temps, de la préparation et une bonne information sur les investisseurs et leurs processus de décision.
Une levée de fonds auprès d’investisseurs se décompose en plusieurs phases. Une fois son projet bien défini, avec une stratégie et des objectifs en adéquation avec ses besoins, l’entrepreneur rédige un business plan et un executive summary (une présentation résumée) avant d’estimer la valorisation de son entreprise. Un chiffrage qui repose, soit sur une approche patrimoniale à partir des comptes de l’entreprise, soit sur la rentabilité (performance de l’entreprise) ou encore sur la comparaison de transactions effectuées pour des sociétés du même secteur. Ensuite, en accord avec la stratégie adoptée, une liste de partenaires et d’investisseurs est établie. Ce public cible sera alors destinataire de l’executive summary ; le business plan étant transmis à ceux qui manifestent un intérêt. Pour chaque réponse positive, l’entrepreneur organisera des réunions individuelles, sachant qu’avant la signature définitive, il est important de déterminer les règles de gouvernance, notamment le fonctionnement des assemblées d’actionnaires. L’expert-comptable et l’avocat sont associés à chacune de ces étapes.
Le réseau Novacité apporte également son expertise, en lien avec l’Agence régionale du développement et de l’innovation de Rhône-Alpes (Ardi).
Les acteurs de la levée de fonds
Personne physique, un Business Angel investit une part de son patrimoine dans une entreprise innovante à potentiel. En plus de son argent, il met gratuitement à disposition de l’entrepreneur, ses compétences, son expérience, ses réseaux relationnels et une partie de son temps. Susceptible d’intervenir à tous les stades de la vie d’une entreprise, il injecte une somme comprise entre 10 000 et 250 000 euros par projet. Les Business Angels sont souvent plusieurs à investir dans une même entreprise, ce qui leur permet de partager les risques. En France, on en dénombre aujourd’hui plus de 4 000, regroupés en réseaux locaux fédérés autour de France Angels, l’association nationale pour la promotion de l’investissement par les Business Angels.
Autre solution, le capital-investissement représente un moyen de financer le démarrage, le développement ou l’acquisition d’une entreprise, par lequel l’investisseur obtiendra une part déterminée du capital social de l’entreprise en contrepartie des fonds qu’il apporte. Ce financement peut prendre différentes formes : émission d’actions, d’obligations convertibles (OC) ou remboursables en actions (ORA), bons de souscription d’actions (BSA). Les investisseurs se rémunèrent par les dividendes distribués mais aussi par la plus-value réalisée au moment de la vente des valeurs mobilières détenues. L’investisseur prend alors le risque d’un échec de l’entreprise, comme tout autre actionnaire.
Et après…
Les investisseurs n’ont pas vocation à rester dans l’entreprise. Lever de l’argent, c’est s’engager à céder sa société dans un délai de 3 à 5 ans en principe, et de 7 ans au maximum. Car les financiers, qui ont eux-mêmes levé de l’argent à l’extérieur, doivent le rembourser.
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