Sur la place lyonnaise depuis 2005, SDN International s’est donné
pour mission de protéger les valeurs immatérielles des entreprises. Pour ce faire, Cyberprotect entre en piste. Aux manettes de cette jeune société, un passionné d’informatique de la première heure.
Après cinq années de gestation, Cyberprotect est sur le marché et fait état, au bout d’une petite année de commercialisation, d’une centaine de clients en portefeuille. Proposé par la société SDN International (Security of Digital Networks), ce service innovant assure la télésurveillance du réseau informatique afin de détecter les brèches de sécurité et transfère les données à une compagnie d’assurance couvrant les risques immatériels. Vendu via des réseaux de partenaires, cet outil de traçabilité s’adresse en premier lieu aux TPE et PME, moins “armées” que les grandes entreprises. Cette solution complète a reçu plusieurs soutiens d’Oséo, des financements de la Fondation Scientifique de Lyon et du département. Ce qui a valu à l’entreprise les labels Novacité et Jeune Entreprise Innovante, un Crédit impôt recherche et l’entrée de Rhône-Alpes Création et de Starquest à son capital. “Novacité était à mes côtés dès 1996, c’est important de pouvoir discuter d’un projet, de retourner vers ceux qui m’ont fait confiance. C’est de nouveau un sacré pari et ils me soutiennent”, indique Thierry Lambert, co-fondateur avec Mikaël Masson de SDN International et architecte de Cyberprotect.
Jusqu’à présent, l’équipe de SDN réalisait des audits de sécurité pour de grands comptes afin d’alimenter son projet et de générer des revenus. Avec Cyberprotect, l’objectif est de réaliser 1,4 M€ de CA à mi 2011 et d’atteindre l’équilibre en 2012. Un démarrage “sans failles” qui ne doit rien au hasard mais à la persévérance et à l’expérience de son fondateur : “On ne crée pas une société sans une solide idée derrière la tête ; il faut un marché qui se projette, des clients et un produit nouveau pour parvenir au point d’équilibre. Et cela se construit avec des financements judicieux, c’est une alchimie. Les financements sont clés.”
Thierry Lambert parle en connaissance de cause, il n’en est pas à son coup d’essai et son parcours professionnel est étroitement lié à la “fabuleuse histoire d’Internet”.
Un pionnier du Net
Fasciné depuis toujours par l’informatique, cet ingénieur en microélectronique passe de concepteur de circuits intégrés à chargé des systèmes Unix et sécurité pour le centre de calculs du département R&D de ST Microelectronics à Grenoble : “J’ai eu la chance de participer à la mise en place du réseau informatique ; réussir à connecter tout ce petit monde pour communiquer de façon performante était fascinant.” Au début des années 90, le voilà directeur des systèmes d’information d’une start-up européenne basée à Lyon. Un projet “secret, excitant et innovant pour développer le supercalculateur européen. Devoir mettre en place des outils collaboratifs en 1992, s’ouvrir à Internet avec tous ces problèmes de confidentialité, c’était une performance.” Très sensibilisé à l’avènement d’Interne et galvanisé par cette aventure, Thierry Lambert rebondi vite quand elle s’arrête en 1995. Il fonde NC Tech, un fournisseur d’accès à Internet et hébergeur, fin prêt à répondre aux nouvelles attentes des entreprises. “La création de la structure a été un parcours du combattant, ensuite nous avons connu une belle ascension. Le projet dépendait d’une économie irrationnelle mais était basé sur une gestion rationnelle. Ça a été une révolution pour tout le monde !” NC Tech reçoit le Nova d’Or en 1996 et est racheté par France Telecom avant le durcissement des années 2000. Après avoir pris part à la création de la branche e-business de l’opérateur historique, la flamme de l’entrepreneur se ravive et Thierry Lambert fait un nouveau pari : en 2005, avec un ami et associé, il mise sur la cybercriminalité et crée SDN International pour apporter des solutions technologiques à cette nouvelle problématique.
+ sur www.sdninternational.com et www.cyberprotect.fr
Charlotte Pidou
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