Après son bug de 1998, Azur Technology a rebondi en se positionnant sur un nouveau marché, la gestion électronique de documents. Une stratégie gagnante qui lui assure depuis une croissance constante. L’interview de Jean-Louis Sadokh.
Quel a été l’événement le plus important des 15 premières années d’Azur Technology ?
Une entreprise se construit par une série d’étapes importantes. Outre la création en 1996 d’Azur Technology avec mon associé, Marc Freichet, nous avons vécu un premier virage important en 1998. Issus tous les deux du monde de l’édition de logiciels, nous proposions à l’origine des composants informatiques pour la construction d’applications. Mais suite au rachat de notre principal partenaire, nous nous sommes retrouvés en panne de clients. C’est alors que nous avons développé une autre compétence, la gestion de contenus, puis l’automatisation du processus métier et la lecture automatique de document. Aujourd’hui, ces trois activités complémentaires représentent 98 % de notre chiffre d’affaires, qui s’établira en 2010 à 5,1 millions d’euros contre 4,9 millions lors de l’exercice précédent. Une année de transition qui a été marquée par un changement de taille : Azur Technology a doublé son effectif, passant de 20 à 42 salariés en quatre ans et a emménagé dans de nouveaux bureaux de 700 m2 à Dardilly. Un nouveau palier est franchi, riche de promesses…
Avec le recul, que retenez-vous de votre démarche de créateur ?
L’accompagnement Novacité a joué un rôle primordial. Dès le début, les conseillers nous ont obligés à voir plus grand, à réfléchir à notre business plan et à notre métier à court mais surtout à moyen et long termes. Pour résumer, à anticiper le marché pour rebondir en fonction des événements. La suite leur a donné raison ! Nous nous sommes alors posés des questions que nous n’aurions jamais imaginées. Une réflexion qui a conduit à diversifier nos compétences et à travailler sur la GED. C’est grâce à ces conseils que nous avons pu négocier le virage de 1998. Leur regard extérieur est toujours pertinent et riche d’intérêts. Sur un plan personnel, je nourris quelques regrets, comme je pense beaucoup de créateurs, sur le temps passé à Azur Technology au détriment de ma vie privée.
Quels conseils donneriez-vous aux jeunes entrepreneurs pour réussir ?
Ne jamais croire que c’est acquis et prendre le temps de pointer ce qui ne va pas pour corriger le tir quand il est encore temps. Même après plus de quinze ans d’activité, les formations et les conseils sont toujours bons à prendre et permettent surtout de gagner du temps et de partir dans la bonne direction. Par exemple, nous avons intégré, en 2009, les programmes de la CCI Performance PME afin d’optimiser notre compétitivité, SI PME pour nous aider à renouveler nos outils informatiques, ou encore Sécuris’RA destiné à nous accompagner dans l’évolution de nos pratiques en matière de ressources humaines. Toutes ces connaissances et informations nous aident au quotidien à réussir notre croissance, notamment sur les plans humain et stratégique.
Aujourd’hui, comment voyez-vous l’avenir ?
Si 2010 a été marquée par une stabilisation de notre chiffre d’affaires autour de 5 millions d’euros, nous sommes confiants sur le prochain exercice et prévoyons une croissance de l’ordre de 20 %. Après avoir consacré une année à réorganiser nos équipes, Azur Technology repart de l’avant. Nous travaillons actuellement à l’élaboration d’un plan baptisé Azur 2015 : stratégie pour les années à venir, offres à développer, services à mettre en place... C’est important car plus nous grandissons, plus nous avons des choses à gérer, et en tant que dirigeants, on sait où l’on va. Mais il est important de créer une cohésion autour de notre projet. Notre travail va être de communiquer et d’expliquer aux collaborateurs nos objectifs et les moyens à disposition.
Propos recueillis par Vincent Feuillet
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