Nés du terreau des filières d’excellence des régions, les clusters contribuent à ouvrir la porte de l’international aux PME qui les composent. Opportunités d’affaires à la clé.
On assiste depuis maintenant cinq ans à une accélération du phénomène des clusters - ou grappes d’entreprises - réunis en filière à l’échelon régional. Leur objectif : réaliser des actions communes capables de générer du business pour chaque adhérent, tel que participer à des salons sous un même pavillon. Une généralité largement partagée qui tend toutefois à s’affiner pour ne pas perdre de vue l’enjeu principal : être créateur d’emplois pour son territoire. Car si au niveau européen, 2 000 clusters significatifs sont recensés, seuls 10 % d’entre eux ont un véritable impact sur le développement de leur région d’implantation en raison de leur taille et de leur expertise. Partage de commerciaux pour conquérir des pays, signature de partenariats avec des laboratoires de recherche pour augmenter la compétitivité… Les voies de la coopération sont multiples pour monter en puissance.
Avec 13 clusters, la région Rhône-Alpes fait preuve d’un dynamisme en lien direct avec sa qualité de première région française en matière de sous-traitance. L’on trouve ainsi des clusters issus de l’industrie traditionnelle, tel que l’agroalimentaire ou la logistique. D’autres provenant de marchés émergents : les énergies renouvelables (cluster Eco-énergies), les produits biologiques (cluster Organics), les images en mouvement (cluster Imaginove). Tandis qu’un troisième segment ayant pour socle une industrie déjà puissante vise à conquérir d’autres marchés ou à maintenir une primauté internationale. C’est le cas d’I-Care, spécialisé dans les technologies de la santé, ou du cluster Automotive (véhicules roulants).
Sur tous ces sujets, la CCI est une porte d’entrée efficace : elle oriente vers les bons interlocuteurs et favorise les mises en relation.
Trois actions qui boostent les clusters
1. Les salons
2 000 exposants internationaux, 138 000 visiteurs professionnels attendus en 2011… Le salon du Bourget, après plus d’un siècle d’existence, confirme sa position du plus grand événement international dédié à l’industrie aéronautique et spatiale. Y exposer est une chose mais pour ne pas être noyé dans la masse et gagner en visibilité auprès des grands donneurs d’ordre, mieux vaut se regrouper. C’est ce qui a motivé la création du cluster Aerospace fin 2004. En juin prochain sur le salon du Bourget, le pavillon de la Région atteindra les 1 000 m2 et accueillera 90 entreprises. Ce cluster s’appuie sur un tissu économique de 500 entreprises à dominante mécanique, électronique, système embarqué et textiles techniques. Pour la moitié d’entre elles, l’aéronautique représente une activité stratégique de premier plan.
2. Les Plateformes d’innovation technologique
En inaugurant prochainement une plateforme d’innovation technologique sur l’éclairage par Led, le cluster Lumière permettra à l’ensemble de ses adhérents, souvent des PME de taille modeste, d’accéder à des équipements, des services et des compétences de haut niveau peu accessibles à une entreprise seule. Cette plateforme permettra de renforcer la veille technologique, de favoriser l’émergence de projet de R&D, de programmer des études sur l’évolution de la filière Led d’accompagner individuellement chaque adhérent dans leur projet ou dans leur recherche de financement, de brevets…
3. Les alliances transclusters
Aujourd’hui, l’épanouissement du business passe par la case export. Le succès d’un cluster réside donc dans sa capacité à guider ces membres vers l’international. Plus que jamais, l’union fait la force. Notamment l’union avec d’autres clusters européens. C’est ce que démontre la nouvelle stratégie développée par Eden (European defense economic network), le cluster défense et sûreté de Rhône-Alpes. Dans deux ans, pour la prochaine édition du salon Eurosatory, le cluster français sera associé à un homologue allemand qui compte des PME mais aussi des grands comptes. Cette association franco-allemande permettra aux PME des deux côtés du Rhin de se regrouper sur un stand commun.
Quand l’Etat soutient les clusters
Le 29 octobre dernier, la Datar* lançait un appel à projets auprès des clusters français, doté d’un budget de 20 millions d’euros. En 2010, une première sélection a désigné 42 grappes d’entreprises, parmi lesquelles les clusters rhônalpins Edit, Eco-Energie, Lumière et Eden. En 2011, une deuxième vague de sélection sera ouverte afin d’atteindre l’objectif d’une centaine de clusters soutenus. A noter que plus de 30 % des grappes d’entreprises sélectionnées sont positionnées sur des secteurs d’activité d’avenir, souvent peu soutenus par les dispositifs classiques de soutien à l’innovation. Comme les industries culturelles et créatives, l’économie numérique, l’économie verte, l’industrie des services… Et plus de la moitié ont déjà développé des partenariats avec des pôles de compétitivité.
* Délégation interministérielle à l’aménagement du territoire et à l’attractivité régionale
Caroline Benoist
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