Améliorer les process des grands comptes de l’industrie, tout en respectant un fort degré de confidentialité, telles sont les missions de Processium. Un jeu de haute précision dans l’univers de la propriété intellectuelle. L’interview de Pascal Rousseaux
En tant que créateurs d’innovation pour vos clients, la propriété intellectuelle est au cœur de votre démarche, expliquez-nous…
Nos clients sont issus de la chimie, de la biotechnologie, de la pharmacie, de la cosmétique et, dans une moindre mesure, de l’automobile, du pétrole ou encore du nucléaire. Dans le but d’améliorer un process, ou d’en créer un nouveau, ils nous confient des données confidentielles, stratégiques. Bien évidemment, les résultats des études menées par Processium sont leur propriété exclusive. Nous rédigeons notamment les aspects techniques du document. Depuis la création de l’entreprise en 2002, nous avons ainsi collaboré à quatre dépôts de brevet. Des démarches à la fois longues et pointues. Mais par exemple, pour une entreprise comme Métabolic Explorer, spécialisée dans les biotechnologies, la propriété industrielle relève de la survie !
Processium est également en pleine activité d’innovation pour son propre compte. Avec dépôts de brevets et de marques à la clé…
En effet, notamment à travers le développement de nouveaux logiciels, tel que « e-thermo », une base de données collaborative de propriétés physiques. Une marque que nous avons souhaité protéger. En 2005, Processium a rejoint le pôle de compétitivité chimie-environnement Axelera sur un projet avec l’école de chimie de Lyon et l’entreprise Sairem, leader européen des ondes électromagnétiques. Après quatre ans de recherche, un procédé de synthèse chimique sous micro-ondes a été mis au point. Et bien sûr la question de breveter les résultats de la thèse, soutenue en juillet dernier, s’est posée, l’objectif premier étant de transposer cette technologie à une échelle industrielle afin de proposer à nos clients un nouvel outil à leur dimension. D’ici environ deux ans, nous aurons franchi une nouvelle étape avec un outil qui anticipe la demande. La question de la propriété intellectuelle fait plus que jamais partie de notre quotidien.
Vous venez par ailleurs de créer un nouveau laboratoire au sein de vos locaux à Villeurbanne. Dans quelle démarche s’inscrit cet élargissement de vos moyens techniques ?
L’objectif est double. Ce nouveau laboratoire de caractérisation physicochimique renforce notre capacité à déterminer les comportements des produits au cours des process : mesures thermodynamiques, viscosité, densité... Des données que les industriels ne possèdent pas toujours. Pour nous, il s’agit d’un point de départ incontournable dans la conception et l’amélioration des process. Ce laboratoire contribue à étoffer le portefeuille de nos techniques. Mais par ses capacités élargies, il représente également une activité en soi. Par exemple, ses services intéressent directement les entreprises chimiques soucieuses de caractériser leurs produits afin de se conformer à la réglementation Reach.
C’est à travers le développement d’outils de plus en plus performants que nous maintiendrons notre longueur d’avance. Pour une PME de 25 salariés, pesant plus de 1,6 million d’euros de chiffre d’affaires, c’est également l’une des clés pour prendre part à des groupes de travail réunissant des mastodontes de l’industrie…
+ sur www.processium.com
Propos recueillis
par Caroline Benoist
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