La levée de fonds de l’entreprise innovante, une problématique qui n’appelle pas les mêmes réponses aux étapes de création et du développement de la jeune pousse. Tour d’horizon des aides financières appropriées.
Afin de pallier les risques d’assèchement du crédit bancaire, l’Etat a déployé un parachute anti-krach de cinq milliards d’euros (sur 22 MdÄ au total) destiné aux PME innovantes.
Général en chef de ce nouveau plan Marshall : la banque publique Oséo. Objectif sous-tendu : le développement des partenariats publics-privés.
Force de frappe déjà très efficace, Oséo gagne en précision grâce au bol d’air financier accordé par l’Etat. Son programme d’aide à la création d’entreprise innovante est notamment tout indiqué pour le porteur de projet cherchant à affiner son business plan et à affermir les fondations techniques et juridiques de son innovation. Celui-ci perçoit une subvention ou une avance à taux zéro remboursable uniquement en cas de succès. Un coup de pouce qui se transforme en aubaine si l’entreprise bénéficiaire s’associe à un laboratoire public : la prise en charge des coûts de R&D peut alors atteindre 70 %, voire plus, et ce quelle que soit la teneur du partenariat de recherche.
Signe des temps : la volonté affichée de favoriser les partenariats entre le public et le privé (PPP). Ainsi, l’aide aux projets d’Innovation Stratégique Industrielle (Isi) a été mise au point par Oséo dans le but d’inciter les PME à développer des programmes coopératifs de réalisation de produits, systèmes ou services, à travers un consortium d’au moins deux entreprises associé à des laboratoires publics. L’aide, d’un montant compris entre 3 et 10 millions d’euros par projet, est versée sous forme d’avance remboursable et de subvention. Quant au dispositif Passerelle, il incite les grands comptes à intensifier leur commande aux PME : Oséo finance le tiers du programme passé entre la PME et le grand groupe.
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Engageant des sommes moins importantes mais pour un bénéfice tout aussi appréciable, l’aide à l’embauche d’un ingénieur. Oséo s’acquitte de 50 % des charges durant la première année. Un parti pris qui a inspiré Université de Lyon : en vigueur en janvier 2009, son dispositif d’aide au recrutement d’un bac + 8 permettra à l’entreprise de bénéficier durant six mois d’une subvention forfaitaire de 6 000 euros et au doctorant - ayant soutenu sa thèse en 2008 - d’intégrer plus facilement les PME-PMI de la région Rhône-Alpes. L’entreprise s’engage à signer un CDD de six mois minimum et à confier à la nouvelle recrue des missions à forte valeur ajoutée dans le domaine de l’innovation.
En matière de financement, l’idée est bien sûr de cumuler les aides. Un effort payant même s’il s’agit d’un véritable parcours du combattant. Ce qui est souvent le cas avec les aides émanant de l’Union européenne, tant les dossiers sont ardus à monter. Mais au vu des montants alloués, c’est passer dans la cour des grands ! La preuve par le chiffre. Doté d’une enveloppe de 50,5 milliards d’euros pour la période 2007-2013, le 7e Programme cadre Communautaire de Recherche et de Développement Technologique (PCRDT) offre aux 23 millions de PME de l’Union européenne la possibilité de couvrir jusqu’à 75 % des investissements de leur projet de R&D. Ce plan traduit la volonté de l’Europe de créer un espace commun de la recherche. Et depuis octobre 2008, l’engagement fort de l’Union en faveur des PME revêt un aspect supplémentaire : les prêts nouvelle formule de la Banque Européenne d’Investissement (BEI). Grâce à ses statuts et ses actionnaires (les Etats membres), la BEI jouit de la meilleure notation possible sur les marchés des capitaux ce qui lui permet d’améliorer les conditions financières des prêts accordés via des banques intermédiaires clairement désignées et chargées d’évaluer chaque demande. L’avantage de ces prêts est qu’ils soutiennent des investissements de toutes sortes - de l’achat d’équipement ou de biens immobiliers à l’augmentation des fonds de roulement, en passant bien sûr par les dépenses liées l’activité de R&D - et de tous montants. Un même projet peut bénéficier de 25 millions d’euros.
Dans le contexte actuel de crise et face à une telle profusion de dispositifs, la CCI joue plus que jamais son rôle de relais de proximité en informant sur les nouvelles mesures de l’Etat et les actions d’Oséo via son Centre Contact Client (0821 231 251). Une cellule prévention (0811 65 04 99) a été mise en place pour envisager avec le chef d’entreprise les meilleures solutions en cas de difficultés : problème de trésorerie, de réduction d’activité, de rentabilité, de management…
Caroline Benoist
Centre contact client 0821 231 251
Cellule prévention 0811 65 04 99
www.oseo.fr
www.lyon.cci.fr
LES AUTRES PORTES OU FRAPPER
Pour un prêt sans intérêt
• Le programme Inno Tech Entreprendre du Réseau Entreprendre dispense un prêt d’honneur sans garantie, sans intérêt, dès la phase de développement technologique.
+ sur
www.reseau-entreprendre.org
• Le fonds d’innovation du Département intervient lors de la création de l’entreprise innovante en octroyant un prêt sans intérêt d’un montant maximum de 40 000 euros, destiné à favoriser la pérennité de la jeune pousse.
+ sur
www.rhone.fr
• IDéclic Potentiel de la Région Rhône-Alpes est une avance remboursable à taux zéro comprise entre 25 000 et 40 000 euros destinée aux entreprises innovantes ayant besoin de financer un projet à fort enjeu stratégique. IDéclic Potentiel + est un dispositif qui intervient lors du démarrage de la PME innovante, avant la première levée de fonds auprès des fonds d’amorçage et des sociétés de capital risque. L’appui financier s’élève entre 75 000 et 150 000 euros.
Pour ouvrir son capital
• Société de capital-risque, Rhône-Alpes Création investit jusqu’à 500 000 euros dans le capital d’une entreprise innovante, sans jamais être majoritaire, afin de favoriser son démarrage et sa croissance.
www.r-a-c.fr
• Amorçage Rhône-Alpes a été créé à l’initiative de la Région Rhône-Alpes, du ministère de la Recherche et des Universités du Rhône dans le but d’apporter un soutien aux créations d’entreprises innovantes qui ne trouvent pas de réponse auprès des circuits financiers et bancaires existants. Le montant des participations est compris entre 100 et 300 mille euros.
www.a-r-a.fr
• Lyon Angels est une association de business angels qui investissent, seuls ou à plusieurs, entre 50 et 250 000 euros, en prenant soin de demeurer toujours minoritaires. Ils interviennent lors de la création, du développement ou de la reprise.
www.lyonangels.org
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