On lui avait dit que ça ne marcherait jamais. En deux ans, le jeune créateur de Publisens a installé plus de 250 panneaux publicitaires dans les ascenseurs lyonnais. Et cet automne, il s’attaque à Grenoble…
Thomas Sabatier se félicite de l’interdiction de la cigarette dans les bureaux.
“Les gens descendent fumer leur clope sur le trottoir.
Du coup, ils prennent plus souvent l’ascenseur. Et ça, c’est bon pour notre business !” En effet, Publisens, l’entreprise qu’il a créée en 2005 avec deux amis, commercialise des espaces publicitaires dans les ascenseurs d’immeubles de bureaux et de parkings lyonnais. Curieusement, personne n’y avait pensé avant lui. “Un marché de niche, explique Thomas. Pas assez juteux pour les grandes régies. Mais prometteur pour un franc-tireur comme moi.”
A 30 ans, Thomas a déjà de l’expérience. Ses premières armes, il les fait à 20 ans comme commercial au sein de la régie publicitaire du groupe NRJ à Lyon. Devenu chef de pub, il crée une antenne grands comptes en Bretagne, ce qui lui permet de travailler avec des annonceurs nationaux. En 2002, il est de retour à Lyon, où il intègre l’agence Libréchange, spécialisée dans les échanges marchandises. C’est là que, dans un ascenseur, lui vient l’idée d’exploiter ce filon. L’intérêt de ce nouveau support ? “Une cabine d’ascenseur est un espace clos que vous empruntez plusieurs fois par jour et où vous êtes obligé de rester une quinzaine de secondes en moyenne, répond Thomas. Je me suis dit qu’on pouvait profiter de ce contexte pour faire de la pub.” Ses arguments font mouche. La cible est totalement captive : impossible, dans une cabine exiguë, de passer à côté des affichettes Publisens. En outre, elle est constituée à 100 % d’actifs : parmi eux, beaucoup de cadres, avec l’atout de la récurrence.
Les panneaux de Publisens se déclinent en format A3, dont la moitié gauche est réservée à l’annonceur et la droite propose des informations à picorer : programmes TV, sorties cinéma, salons, météo, horoscope… La formule plaît.
L’agence dispose à ce jour de 260 panneaux à Lyon. Les résultats sont en ligne avec le business plan : 70 000 euros de chiffre d’affaires en 2007, le double en 2008.
La société a embauché deux étudiants, chargés du renouvellement des affichettes.
Objectifs pour 2009 : monter à 300 emplacements à Lyon et lancer l’activité à Grenoble. “Nous allons y tester notre concept cet automne avec une cinquantaine de panneaux”, confie Thomas. Le succès ne monte pas à la tête du jeune entrepreneur. “Je reçois des demandes émanant d’autres villes, mais je finis de me rôder sur la région. Je ne tiens pas à brûler les étapes.” En quête d’investisseurs ? Pas pour l’instant : il préfère rester maître de son développement.
Louis Guillet
1998 : Commercial pour la régie publicitaire de NRJ Lyon - 2000 : Chef de pub grands comptes pour NRJ Bretagne - 2002 : Directeur de clientèle pour l’agence Libréchange - 2006 : Création de Publisens avec deux associés : Matthieu Ferber et François Nivollet, partis depuis. Labellisation Novacité
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