Qu’elle soit à deux chiffres, exponentielle, équilibrée ou lente, la croissance doit être choisie. Donc pilotée par le dirigeant ! Ne pas la vivre comme un diktat, c’est aussi une façon de lui assurer une existence régulière sur le long terme.
Le chic aujourd’hui dans le landerneau entrepreneurial, où la pensée unique est parfois aussi tenace que dans les milieux de la mode, c’est de s’afficher sous les auspices d’une belle croissance à deux chiffres, seule garantie de salut a priori. Dans l’annonce de leurs résultats, les grandes entreprises - voire les petites - sont imbattables en la matière : si ce n’est le chiffre d’affaires global qui progresse à deux chiffres, on affiche le résultat de telle ou telle division ou tout autre ratio en envolée. Rien de répréhensible à cela si ce n’est les complexes que cela peut générer auprès de ceux qui progressent plus raisonnablement et la pression que cela impose à tous. Car vouloir faire comme son voisin entrepreneur, c’est souvent oublier ce pour quoi l’on est bâti et ce vers quoi l’on tend.
“Nous baignons aujourd’hui dans une logique économique monolithique : sans croissance, point de salut, témoigne Denis Feuillant, conseiller Novacité. Pourtant, beaucoup de patrons aspirent simplement à l’équilibre. Certains, même, refusent de croître trop vite !”. La croissance doit correspondre à une raison d’être, illustrer la vision et les valeurs prônées par le patron. Denis Feuillant est formel : “la croissance ne se décrète pas ! Elle ne se subit pas non plus !”. Corollaire évident : elle se choisit, se pilote et se maîtrise.
Dès lors, deux grands cas de figure pour celui qui souhaite aller loin et sans embûche : croissance régulière en phase avec les aspirations du dirigeant ou croissance forte tout aussi bien assumée. Dans la première situation, l’entreprise se développe sur ses bases, c’est-à-dire avec des moyens humains, financiers techniques et de production quasiment constants, ce qui évidemment ne dédouane pas de l’affirmation d’une stratégie claire, d’une capacité à innover et d’un positionnement ambitieux. De nombreuses sociétés de la communauté Novacité se sont affirmées de la sorte avec succès, de manière tout à fait épanouissante pour leurs équipes.
La seconde situation requiert d’autres préalables. “Une forte croissance, c’est évidemment fabuleux dans l’absolu mais attention à ne pas générer des déséquilibres dangereux”, prévient Denis Feuillant.
haro sur les à-coups de croissance
Car un bon créateur n’est pas forcément un bon développeur et devra accepter de trouver à l’extérieur les compétences faisant défaut en interne pour poursuivre sa progression. Il convient d’apprendre à déléguer du pouvoir, à faire fonctionner de nouvelles recrues au sein de l’entreprise en leur offrant les moyens matériels et décisionnels pour remplir leurs objectifs. Le rôle du chef d’entreprise est de faire faire au lieu de faire lui-même.
Autre risque : s’éloigner de ses fondements et perdre son âme. La croissance induit de surcroît des investissements permanents, qu’il faut anticiper et gérer avec rigueur. “Lorsque nous savons qu’une entreprise en création peut connaître une envolée rapide, explique Denis Feuillant, nous lui conseillons de sur-financer le projet de départ pour ne pas courir le risque de rupture de trésorerie”. La croissance peut aussi aboutir à des propositions de rachat ou à des ouvertures de capital, ce qui va induire une perte de pouvoir pour le manager. Là encore, de telles décisions doivent être choisies, assumées. Surtout pas subies !
Précisons enfin que si croissance il y a, quelle que soit son ampleur, seule la régularité paie. Rien de plus risqué, en effet, que les à-coups de croissance obligeant à une gestion anarchique de ses différents moyens de production. In fine, davantage qu’une expansion à tout prix, c’est vraisemblablement le plaisir qu’il faut rechercher en priorité. Celui du dirigeant mais aussi de ses équipes !
Nancy Furer
CHIFFRES CLÉS
> La France compte 2,5 millions d’entreprises de moins de 250 salariés, soit 99,8 % de l’ensemble des entreprises.
> Ces entreprises emploient 8,2 millions de salariés,
soit 63 % du total.
> Elles réalisent 45 % du chiffre d’affaires global et 53 % de la valeur ajoutée.
> Elles représentent 24 % des exportations et 35 % des investissements.
> Le coût budgétaire du dispositif en faveur des gazelles est estimé à 60 millions d’euros (projet de loi de finances 2007).
> L’Union européenne dénombre 23 millions de PME représentant 75 millions d’emplois et 99 % de la totalité des entreprises. Elles génèrent plus des deux tiers du PIB de l’Union européenne.
Sources : DCASPL/Insee (base de données Sirène)/Direction du Budget/Commission européenne..
SMC2 primé
Les Novad’or récompensent chaque année une entreprise labellisée Novacité. Réuni sur le Salon des entrepreneurs, le jury avait présélectionné quatre sociétés : Activation, Laboratoires Narval, Numeo et SMC2, élue à l’unanimité. Installé à Brignais, SMC2 est spécialisée dans la conception et la construction d’ouvrages avec couverture textile.
On se lève pour OnlyLyon...
Les énergies sont mises à contribution pour inscrire Lyon dans le top 15 des métropoles européennes ; chacun peut devenir ambassadeur de la OnlyLyon Attitude. Il s’agit de porter haut les couleurs du dispositif OnlyLyon en signant la charte d’engagement puis en apposant, par exemple, le logo sur ses supports de communication et en sensibilisant son réseau.
AgendA
Trophées de l’INPI :
Les Trophées INPI distinguent chaque année les PME-PMI affichant une réelle capacité à se développer par leur politique d’innovation et de propriété industrielle.
Le jury se réunira, en décembre, pour sélectionner parmi les lauréats régionaux, les candidats aux Trophées 2007. La date de remise des dossiers de candidature est fixée au 15 septembre.
Antoine Réty : 04 37 27 11 31
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