Antoine Pellet prospecte et identifie les innovations de niche du domaine de la dermato-esthétique puis en accompagne certaines sur le marché. Attention, édition très originale !
Le créateur de Cap Dermato aurait pu être orpailleur. Son filon : passer au tamis des projets délaissés par les laboratoires pour en extraire les pépites, des solutions dermatologiques innovantes, et leur donner leur chance !
Doté d’un sens de la formule à toute épreuve, d’une hyperactivité à peine voilée et d’un enthousiasme communicatif, Antoine Pellet se définit comme un original chroniquement insatisfait. En 2002, il totalise derrière lui quinze années de business-développement au sein de grands noms de l’industrie pharmaceutique et dermocosmétique lorsque le blues de la quarantaine le pousse à quitter le monde du salariat pour l’aventure des start-ups puis à oser le grand envol de la création. En juin 2004, ce pourfendeur de toute forme d’approximation crée une entreprise “dans le plus simple appareil : sans employé, sans bureau, sans investisseur et sans filet.” Plutôt que de doter sa société d’une équipe de chercheurs, il mise sur un gisement d’innovations cachées. Son credo : user de ce qu’il nomme “le syndrome du NIH” (soit “not invented here”) sévissant dans les laboratoires de dermocosmétique et frappant d’anathème les projets non développés en interne. “Les tiroirs des labos débordent d’idées qui n’en sont pas sorties une fois passées à la moulinette du NIH”, affirme l’entrepreneur. Lui fait spécialité d’identifier les projets les plus prometteurs puis d’en assurer les études, le développement, la communication, la production et la diffusion. Trois produits sont déjà commercialisés : Nacriderm, qui lutte contre les rougeurs, le peeling dermatologique Nacripeel et Vitiskin pour les troubles de la dépigmentation.
Fil rouge des innovations retenant l’attention de cette tête chercheuse : les troubles dermatologiques “orphelins”, qui concernent trop peu de patients pour intéresser les grands laboratoires. L’autre botte secrète du créateur labellisé Novacité en novembre 2004, c’est de ne garder à son actif que les aspects “découverte” et “communication” puis de sous-traiter les autres fonctions, à commencer par la production, confiée à des façonniers français et italiens. Antoine Pellet aime à comparer son activité à celle d’un éditeur ou d’un galeriste dont le dessein serait de révéler la cosmétique d’avant-garde. La formule qu’il a inventé pour se définir, “fournisseur d’accès à de nouvelles solutions dermatologiques”, en dit long sur ses ambitions !
Valérie Terrier
Septembre 1987 : Antoine Pellet rejoint l’industrie pharmaceutique - Avril 2002 : Expérience de start-up en biotechnologies - Juin 2004 : Lancement du projet Cap Dermato - Novembre 2004 : Labellisation Novacité
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