Eric Chossande et Laurent Mellah ont créé le premier réseau national de service après-vente dédié aux fabricants de machines industrielles. Le duo s’attaque désormais au marché européen.
L’interview de Laurent Mellah.
Quel est le caractère innovant de votre activité de service après vente ?
Auparavant, les fabricants de machines et d’équipements industriels n’avaient pas d’autres solutions que d’assurer eux-mêmes le sav, avec toutes les contraintes que cela suppose. Depuis 2004, sav network propose aux constructeurs d’externaliser leur sav. De l’installation à la modification de machines en passant par la maintenance curative et préventive, nous prenons en charge la totalité du processus grâce à un réseau de dix agences implantées de manière à être au plus près des clients. Nous offrons plus de proximité et de réactivité.
Seul prestataire de ce type en Europe, notre société s’appuie sur plus de 80 techniciens, formés sur le site de chaque fabricant et agréés par lui.
Est-il compliqué de convaincre les fabricants de l’utilité de votre prestation ?
Le plus difficile fut de montrer que nous sommes crédibles. Les dirigeants trouvaient que notre proposition était trop belle… pour être vraie ! Mais le numéro deux italien de la machine de vinification a bien voulu nous tester et cette première référence a enclenché un effet boule-de-neige. Aujourd’hui, nous travaillons pour une quarantaine d’entreprises, dont 80 % sont étrangères. Nos clients viennent pour un tiers du bouche-à-oreille et pour une bonne moitié de notre site Internet.
Que retenez-vous de votre démarche de créateur ?
Pour Eric comme pour moi, sav network est notre seconde expérience de création. Fort de ce passé d’entrepreneurs, nous possédions une connaissance des problématiques et des enjeux liés à la démarche. Une expérience qui nous a servi pour éviter les erreurs et savoir rapidement où aller et vers qui se tourner. Nous avons donc eu immédiatement le réflexe Novacité. Cet accompagnement nous a aidé à affiner la structuration de notre projet et à avoir accès à des financements : 15 000 euros au titre de l’aide régionale 1001 Talents, 35 000 euros de prêt du Conseil régional dans le cadre de l’Aide régionale jeunes entreprises (Arje) et des emprunts bancaires. Des apports financiers investis dans le développement de notre logiciel de gestion des informations. Contrairement à nos précédentes tentatives, nous sommes ainsi partis bien armés en sachant que nous aurions les moyens de concrétiser notre projet.
Comment voyez-vous l’avenir ?
La société est actuellement à un tournant important de son histoire. Après avoir constitué un réseau national de dix agences, nous nous attaquons au marché européen.
Il s’agit de permettre à un fabricant d’avoir un point d’accès unique pour un sav sur plusieurs pays. Première étape, la Grande-Bretagne où la signature, en septembre 2007, d’un accord de joint-venture nous a donné l’opportunité d’ouvrir cinq agences à travers le pays. Nous étudions également les opportunités d’extension en Allemagne, Espagne et Roumanie. Ces trois pays représentent notre priorité pour 2008. En parallèle, nous souhaitons aller vers plus de mobilité dans le traitement des informations entre le fabricant, le client et nos techniciens. L’objectif est que notre prestataire soit au courant en temps réel des interventions et du type de panne. Nous développons ainsi un nouveau logiciel de traçabilité de l’info.
Propos recueillis par Vincent Feuillet
Mars 2003 : labellisation Novacité - Février 2004 : création de sav network - Août 2005 : couverture nationale achevée avec l’ouverture de la dixième agence - Septembre 2007 : lancement du développement à l’international avec la signature d’une joint-venture en Grande-Bretagne
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